mercredi 12 septembre 2012

Malaises, malaises...

Il doit avoir 3 ou 4 ans ce petit garçon qui pleure à l'entrée de l'unité des grands bébés de la crèche de Minidoux. Lorsque j'interroge une auxiliaire, celle-ci est formelle : il est interdit aux aînés de pénétrer dans les unités " pour que ce soit plus facile à gérer". Les enfants doivent attendre, seuls, à l'extérieur ou plus exactement dans un vestiaire dépourvu de fenêtres et de jouets. Les larmes du garçonnet dont la mère récupère le frère resteront ignorées... In petto, je note d'aller toujours chercher Grand Doux après son cadet.

Dans le couloir des petites sections, une semaine après la rentrée, règne un grand silence, seulement ponctué par les hurlements de l'Atsem :
"Toi, tu es insupportable", "Cherche, tu n'as pas les yeux en face des trous!" Les petits ne bougent pas. Sont-ils disciplinés, ou juste terrifiés ?

Nous expliquons, lors d'une réunion de parents d'élèves que par faute de personnel et de locaux adaptés les enfants pourront difficilement aller aux toilettes lorsqu'ils le souhaitent. En dehors des heures de passage prévues par l'emploi du temps, à eux de se retenir...

A la sortie d'une autre école, une mère demande à une personne de la cantine de forcer son enfant à manger, on lui promet que ce sera le cas...

Je suis choquée de voir la banalité de ces attitudes, auxquelles j'ai assisté en moins de quatre jours. Suis-je trop sensible, ou bien est-ce notre monde qui ne va pas ? Je n'ai pas de leçons à donner mais je constate que, quotidiennement, les sentiments et besoins des enfants sont ignorés, et par des personnes sans doute bien intentionnées. Pas étonnant qu'avec autant d'incompréhension nos petits s'endurcissent précocement...

Dur, dur d'être un bout de chou