jeudi 22 décembre 2011

L'assistante du Père Noël est en vacances !

Enfin, j'ai fini mon contrat d'auxiliaire du Vieux Barbu : les cadeaux sont achetés, emballés, rangés dans le coffre de notre voiture ou déjà stockés chez mes beaux-parents. N'allez pas vous imaginer que c'est un boulot de tout repos : pour la première fois cette année (est-ce l'âge ?) j'ai du faire un tableau double-entrée avec d'un côté le nom des heureux bénéficiaires, de l'autre 4 colonnes "achetés/ emballé/ Livrés/ Notes". Pathétique. Et encore ne suis-je pas sûre de ne rien avoir oublié... De toute façon, mon contrat de travail n'incluait pas de prime de résultat. Le grand bénéficiaire de cette harassante tâche est bien sûr le Grand Doux, pour qui le Père Noël s'est un peu lâché... En définitive, la guitare qu'il avait demandée attendra un peu plus de maturité. A la place, il y a dans le traîneau du Père Noël un circuit de train et plein (trop ?) d'autres petites choses. (Au passage j'ai une petite pensée pour Miss Brownie qui, il y a quelques jours s'interrogeait sur la forte somme que représente en moyenne les cadeaux offerts à de si jeunes enfants) Minidoux recevra son trotteur, son chariot de marche, et des petits jouets dénichés d'occasion, histoire de fêter dignement son premier Noël. Il sera surtout heureux de déchirer les papiers cadeaux et de tirer sur les bolducs. J'imagine la surprise de mes Doux devant le sapin et leur joie de voir réunie une bonne partie de leur famille proche.

La semaine prochaine sera donc consacrée aux retrouvailles familiales et amicales... J'emmène aussi d'intéressantes lectures dont je vous ferai peut-être profiter à la rentrée.

Mon blog fête aujourd'hui ses 6 mois ! Un grand merci à ceux qui me lisent, et qui prennent parfois quelques précieuses minutes pour laisser un commentaire sur le blog. Merci aussi à ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux et à Mme Déjantée pour m'avoir invité à participer aux Vendredis intellos car je n'aurai pas osé moi-même lui proposer mes services. Mes cartons sont remplis de projets pour le blog (interviews, revue de blog, bibliographie thématiques...) et j'espère que j'aurai assez de temps pour que certains d'entre eux voient le jour.
En attendant, je vous ferai découvrir demain matin sur le blog collectif un album que Grand Doux est moi avons beaucoup apprécié :
la famille souris fête Noël hänel et Rossel
La famille Souris fête Noël au clair de Lune


Joyeuses fêtes de Noël à tous, avec une pensée particulière pour ceux qui sont dans la peine ou la souffrance.  Je vous souhaite de partager de beaux moments avec vos proches, et de voir des petites étoiles dans les yeux de vos enfants, comme autant de "petits miracles" de Noël...

vendredi 16 décembre 2011

Maria Montessori, un modèle féminin

Il y a quelques jours, Phypa a proposé sur son blog d’écrire de petits billets pour faire connaître les femmes d’exceptions que nous admirons. Après son portrait de Claudie Haigneré, je vous propose à mon tour  quelques mots sur Maria Montessori.
Ici, je ne m’étendrai pas sur ses principes pédagogiques, mais tenterai de présenter sa personnalité hors du commun. Maria Montessori voit le jour, en Italie, dans une famille bourgeoise en 1870. Enfant, elle se passionne pour les sciences et les mathématiques. Contre l’avis de son père militaire, mais avec le soutien de sa mère, elle décide de faire des études de médecine. Seule femme inscrite dans cette faculté, les étudiants hommes refusent d’étudier avec elle et elle doit subir les nombreuses critiques de son entourage. Elle réussit pourtant brillamment et devient la première femme médecin d’Italie en 1896…..

Son diplôme décroché, elle choisit la psychiatrie enfantine et se voit confier un groupe d’enfants considérés comme des attardés mentaux. Elle est choquée par ce qu’elle découvre dans son service : pas de jouets, pas de stimulations extérieures, du mobilier et du matériel inadapté aux petits patients.  « J'eus l'intuition que le problème de ces déficients était moins d'ordre médical que pédagogique » raconte-t-elle. Au terme d’une attentive observation, elle développe une pédagogie permettant à ces enfants de se servir de leurs mains. A la stupéfaction générale, les enfants progressent et parviennent même à réussir l’équivalent du certificat d’étude, que certains élèves « normaux » peinent à réussir.
Ayant atteint la trentaine, Maria Montessori a déjà démontré son génie. On lui confie la chaire d’anthropologie de l’université de Rome en 1903. Déjà mondialement connue, elle aurait pu s’arrêter là et avoir une carrière brillante. Mais Maria l’infatigable ne se contente pas de ce premier succès : elle tient le raisonnement suivant  : si des enfants considérés comme intellectuellement déficients parviennent à égaler des enfants « normaux », cela veut peut-être dire que la pédagogie proposée à ces derniers développe insuffisamment leurs capacités. La ville de Rome lui offre l’opportunité de vérifier cette hypothèse : elle finance une "Casa dei bambini" (la maison des enfants) à destination d'enfants défavorisés, livrés à eux-mêmes pendant le travail de leurs parents. Maria accepte de s’occuper de la pédagogie : c’est là qu’elle développera une grande partie de son matériel et de sa méthode.
Elle démissionne de son poste à l’université et décide d’écrire et de former des enseignants venus du monde entier. Maria voyage autour du monde pour faire connaître sa méthode, laquelle se répand particulièrement aux Etats-Unis. En 1935 paraît son plus célèbre ouvrage, l’Enfant, où Maria Montessori plaide pour un traitement plus humain des petits enfants et expose l’essentiel de ses principes. La montée des totalitarismes, puis la seconde guerre mondiale, l’entraînent à une décennie d’exil. Les méthodes, Montessori, fondées sur la liberté et le respect de l’individu sont antinomiques avec le fascisme : Mussolini ordonne la fermeture de toutes ses écoles. Maria se réfugie en Espagne en 1936, puis fuit à nouveau le franquisme vers les Pays-Bas. De 1939 à 1945, elle s’installe en Inde et y développe de nombreuses écoles. Elle revient en Italie en 1945 : malgré la vieillesse, elle œuvre pour diffuser ses principes par des stages et conférences. La mort la rattrape en 1954 sans qu’elle ait pu réaliser son projet de voyage au Ghana où, avant l'indépendance, elle souhaitait apporter son aide à la construction d’un projet éducatif pour le pays. Elle fut nominée trois fois au prix Nobel de la Paix entre 1949 et 1951.  


Bien que je ne sois pas une grande spécialiste de la pédagogie Montessori, j’ai beaucoup d’admiration pour la personnalité de cette grande dame. Ambitieuse, passionnée et obstinée, elle a refusé la vie toute tracée de femme issue de la bourgeoisie du 19ème siècle. Sa vie privée ne fut sans doute pas facile, car elle eut un enfant hors-mariage et fut contrainte de le confier un temps à une famille d’accueil, avant de pouvoir le reconnaître officiellement. Pour autant, elle a montré une grande générosité, renonçant à sa clientèle privée et à sa charge universitaire pour améliorer la cause des enfants. Sa façon de penser est à la fois originale et sensible : dans l’Enfant, elle défend le bercement des nourrissons, qu’elle perçoit comme des êtres sensibles alors que la puériculture de l’époque ne les considéraient guère mieux que de simples tubes digestifs. Elle se désole aussi, déjà à l’époque, des tapes sur les mains infligées au bébé qui, porté par son élan vital, touche à tout se qu’il voit. Je l’imagine comme une personne libre, résistant aux conventions sociales, et infatigable lorsqu’elle parcourt le monde jusqu’à un âge avancé.

Malgré son génie et sa personnalité exceptionnelle, Maria Montessori demeure peu connue pour le grand public, en dehors des écoles qui portent son nom. Pourtant, elle mérite amplement sa place parmi les « grands hommes » du 20ème siècle. J’aimerais vraiment qu’il y ait davantage de places et de rues à son nom en France car ses idées demeurent modernes et révolutionnaires et sa personnalité pourrait inspirer bien des jeunes filles.

Voilà pour ma sixième participation aux Vendredis intellos, j’espère pas trop hors sujet (j’ai hésité à publier ce portrait dans ce cadre). J'encourage ceux et celles qui seraient intéressés à relayer l’initiative de Phypa que je trouve vraiment chouette.






jeudi 15 décembre 2011

Des nouvelles de Minidoux, 9 mois et des poussières

Eh voilà, Minidoux a fêté ses neuf mois. Autant de temps dehors que dedans a-t’on coutume de dire… Je ne résiste pas à la tentation de vous proposer un nouveau petit portrait, même s’il y aurait tant de choses à dire que ce court billet n’y suffira pas.

Le petit bébé s’est transformé en joyeux luron, souvent le sourire aux lèvres et le rire facile. Son nouveau surnom « Poupouille Fripouille » ne fait pas très sérieux, mais lui va vraiment bien. Pour un oui ou pour un non, Poupouille nous gratifie de sourires craquants et de petits gazouillis. Il pleure aussi beaucoup moins, et c’est quand même un soulagement pour toute la famille. Minidoux a bien pris sa place à la maison, son caractère est plus affirmé (il se fait très bien comprendre quand quelques chose ne lui plaît pas).
A présent, Minidoux maîtrise parfaitement le quatre-pattes et fait de petites promenades dans l’appartement, avec une prédilection pour la chambre inondée de jouets de son frère. A la moindre occasion, il se hisse debout à la force de ses bras, s’accrochant aux meubles, caisses de jouets, et même murs et baies vitrées. L’équilibre étant mieux acquis, il n’y a plus de chutes, mais de petits déplacements en appui sur le mobilier. Minidoux est aussi moins casse-cou et donne l’impression de réfléchir davantage avant de foncer tête la première. Nous lui avons retiré son petit casque, peut-être lui remettrons nous lorsqu’il marchera. Au sujet de la marche, les prévisions de l’entourage vont bon train : beaucoup de gens pensent que Minidoux fera bientôt ses premiers pas, mais personnellement, je n’en sais fichtre rien.
Les Doux au stade, même pas impressionnés

A neuf mois, Minidoux fait tout doucement sa diversification alimentaire, avec un petit repas à midi et un autre le soir. En général Monsieur ne prend que des petites quantités, et je lui donne la viande « en douce » mélangée au reste, hors de question pour lui d’en goûter séparément. Il ne raffole pas non plus des compotes, mais adore yaourts et fromages blancs. Il trouve encore sans doute l’essentiel de son alimentation dans mon lait…

Depuis une dizaine de jours, notre petit doudou s’intéresse enfin aux jouets et parvient à s’occuper de longues minutes. Cela permet de souffler un peu… Parmi ses jeux préférés, le vidage de caisses de jouets, la tentative de destruction de maison playmobil (en fait, il tente d’ouvrir et fermer les minuscules fenêtres), les parties de cache-cache (éclats de rires garantis). Il adore aussi tout ce qui roule et les petits jouets à lumières et à musiques horripilantes entraînantes comme ces deux là :
"Rejoins-nous vite dans l'arbre magique, et découvre les couleurs en musique", ritournelle entendue environ 9 millions de fois...
Déniché pour 2 euros au vide-grenier : "Tous tes petits amis forment une joyeuse fanfare, ils aiment la musique, ce sont de vraies stars", refrain subi depuis deux ans et demi...

Mais plus que ses jouets, Minidoux adore qu’on lui fasse la conversation, et a déjà une large gamme de vocalises qui donne vraiment l’impression d’un langage. Il est ravi lorsqu’on répète ses « abou » et autres « baba »…

C’est un grand bonheur de voir grandir notre petit bonhomme qui fêtera bientôt son premier Noël !
Courses en BB-Tai, le porte-bébé adoré du Minidoux

mardi 6 décembre 2011

Doux nageurs

Devinez où la famille Doux passe l’essentiel de ses samedis matin ? Je prépare un énorme sac avec changes, serviettes, et goûter. M. Doux sangle ses précieux dans leurs sièges auto, direction la piscine. C’est que Grand Doux et Minidoux sont des « bébés nageurs », depuis presque deux ans et demi pour le premier, trois semaines pour le  second.
Laissons exceptionnellement la parole au benjamin Minidoux, qui justement tente de m’arracher des mains souris et clavier :
« La piscine, on m’en parle depuis la maternité. Comme mon frère adore, mes parents m’y ont mis aussi (bon, faudrait pas non plus qu’ils prennent l’habitude de nous faire faire toujours les mêmes choses). En fait, la piscine c'est juste une très, très grande baignoire dans laquelle plein de personnes peuvent prendre leur bain en même temps. Il y a plein de jouets et de trucs colorés comme à la garderie. L'eau est un peu plus froide qu'à la maison (32°), mais ça va. C’est un peu impressionnant car il y a beaucoup de bruit, tout le monde rigole et ça résonne
La première fois, j'ai vite eu envie de rentrer dans l'eau, mais quand Maman s’est trempée en me tenant dans ses bras, j’ai fait un peu la grimace. Elle m'a promené dans tout le bassin en me chantant des chansons de poissons. Il y avait plein de jouets et de bambins hilares, mais moi, j'ai continué à me méfier quand même. Comme Maman, avec son bonnet de bain à nounours, avait l'air parfaitement à l'aise (l’inconsciente !), j'ai fini par me détendre aussi. Pas question cependant de lâcher son cou auquel j’étais fermement aggripé.
Maintenant, je suis acclimaté et commence à bien m’amuser, surtout lorsque maman saute en me tenant, que papa me fait glisser dans l’eau et que j’éclabousse tout le monde . J’ai repéré des petites balles rouges et de beaux arrosoirs, sans compter un sublime pingouin en plastique. Néanmoins, dur, dur, d’aller les chercher à 4 pattes, je coule… Apparemment, je dois encore affiner ma technique. Mon frère, bien entendu, est un pro, il se déplace avec palmes et nageoires, glisse sur les toboggans et saute dans l’eau. J’ai une envie folle de l’imiter.
Quand je suis fatigué, on me rhabille et on me câline. J’en profite pour tester mon quotient séduction sur tout le vestiaire. A la fin, j’ai droit à ma tétée car tout ce sport, ça me creuse. Inutile de dire que mon frère et moi roupillons pendant tout le trajet retour."

Quand Grand Doux était bébé, je recherchais une activité à faire avec lui et c’est tout naturellement que j’ai pensé aux bébés nageurs car M. Doux et moi adorions natation, voile et plongée. Pour autant, ces « bébés nageurs »  n’ont pas grand-chose à voir avec la natation mais  plutôt avec de l’éveil psychomoteur. 
Dans notre club, le bassin, spécialement réservé, est aménagé pour les enfants : toboggans, « rochers », cage à lapins, tapis flottants occupent l’espace. Il y a de nombreux petits jouets flottants ou immergés pour inciter les enfants à aller les attraper. Des animatrices, dont une psychomotricienne, sont disponibles pour donner des conseils et proposer des jeux mais rien n’est imposé. Nous apprécions que chaque enfant puisse faire ce qu’il aime à son rythme, il n’y a pas d’idée de performance et l’immersion n’est jamais obligatoire. Grand Doux a commencé ravi à 6 mois pile et s’est montré très dégourdi. Puis pendant une année, il a fait très peu de progrès tout en continuant d’apprécier ce moment (il n’aimait rien tant que de se promener dans nos bras ou de s’accrocher à notre cou quand nous nagions). A l’aube de ses deux ans, il est redevenu très actif dans le bassin et a appris beaucoup de choses (sauts du bord, immersion et petits déplacements…). Depuis, il nous réclame régulièrement d’aller aux bébés nageurs, souvent dès le mardi pour le samedi suivant.
Je pense que cela permet aux tout-petits de développer beaucoup de choses. Notamment, se déplacer dans l’environnement aquatique bouscule beaucoup les sensations et c’est une grande expérience pour un tout petit. L’enfant adore parce que c’est un moment où il profite de beaucoup d’échange corporels avec ses parents (qui en plus ne peuvent rien faire d’autre que de s’occuper de lui). Je trouve aussi qu’aller aux bébés nageurs développe la confiance en soi, Grand Doux étant toujours très fier de ses exploits.
Pour s’inscrire à cette activité, un enfant doit être en vacciné et produire un certificat médical. Notamment, ce n’est pas forcément une activité de choix pour les petits fragiles de bronches car l’air chargé de chlore respiré à la piscine n’est quand même pas hyper sain… De même, je pense que les parents doivent aussi être motivés,  car ils devront se mouiller avec leur progéniture et gérer les habillages toujours fastidieux. Surtout les enfants sentent vite si les adultes qui les accompagnent ne sont pas à l'aise dans l'eau. Inutile de se forcer si personne ne prend du plaisir. En ce qui nous concerne, toute la famille adore ces séances (même je crois Minidoux). Nous y allons même les jours de grand froid, en prévoyant bonnets et anoraks pour la sortie. Nous verrons bien si dans quelques années les Doux réclameront encore la piscine et demanderont à s'initier au crawl et au papillon...

vendredi 2 décembre 2011

Vendredis intellos et nouvelles de fin de semaine

Ouf, les Doux ne sont plus malades. Minidoux a entamé un fabuleux festival de bétises : huile d'olive renversée dans la cuisine, canapé gribouillé à grands coups de stylo rouge, escalade de la porte du lave-vaisselle... La grande forme quoi ! Grand Doux est enfin retourné à l'école ce matin après presque deux semaines d'absence. Le moins qu'on puisse dire est qu'il n'était pas très motivé par cette reprise... Sa mère à profité de ces quelques heures de répit pour publier sur le site des Vendredis intellos un petit compte rendu du livre de Peter Gumbel, On achève bien les écoliers. L'auteur y plaide pour une école plus humaine, et vu la froideur de l'accueil régnant dans la classe de mon fils, ce thème m'a particuliérement parlé. En attendant de vous donner plus de nouvelles, je vous donne rendez-vous sur le blog collectif.

dimanche 27 novembre 2011

Doux malades


A quoi voit-on que l’hiver est vraiment là ? A la fréquence à laquelle les enfants enchaînent fièvres, rhino et gastro-entérites.
Mes Doux n’échappent pas à la règle. Minidoux a ouvert la danse au début du mois avec trois bons jours de fièvre inexpliquée. Lundi dernier, Grand Doux s’est réveillé fatigué et grognon : verdict du thermomètre 38,2%. Dans la journée, toux et rhinite se sont installées, ainsi qu’une perte totale d’appétit. Difficile d’aller à l’école la semaine dernière dans ses conditions (on ne peut pas dire non plus que Grand Doux était très demandeur « ze veux pas guérisser (sic !), moi, ze veux pas aller à l’école »). Il faut dire que le brouillard crasseux que nous subissons depuis quelques jours nous fait sans doute respirer un air bien pollué.  

Première visite chez le médecin jeudi, qui nous fait l'ordonnance classique Doliprane/lavage de nez, suivie d’une amélioration vendredi et samedi matin. Malheureusement, Grand Doux a rechuté samedi soir, et nous a gratifié d’un nombre incalculable de réveils nocturnes et fiévreux. Pour ne pas faire de jaloux, il a évidemment refilé ses microbes à son cadet et à M. Doux. Me voilà donc avec trois malades à la maison, cernée de thermomètres, d’Advil et de Doliprane…  C’est quand même Grand Doux qui est de loin le plus KO, lui qui ne se nourrit plus que de lait depuis une semaine, a dormi jusqu’à 13h aujourd’hui. Il n’a même pas touché au paquet de papillotes que nous lui avons acheté hier.  Rien de grave sans doute , mais cela me fait mal au cœur de le voir pâlichon, amaigri et si abattu. Pourvu que la semaine qui arrive soit celle du retour de la grande forme !

mercredi 23 novembre 2011

Dans le traineau du père Noël, il y aura (ou pas..)

pere noel avec liste
Extrait de http://coloriages.dessins.free.fr
En devenant maman, je savais que j’aurais à gérer câlin, repas, et couches, mai j’ignorais que ma mission incluait aussi la tâche d’auxiliaire du père Noël.
Acte 1  Interrogation saisonnière (et récurente)

-          Qu’est-ce que tes Doux veulent pour Noël ? 
-           Bon les doux sont déjà pourris gâtés, c’est très gentil de penser à eux, mais je sais pas.
-          Tu réfléchis et tu m’envoie une petite liste alors.

Acte 2  Interrogation du Grand Doux

-          Qu’est ce que tu voudrais que Papa Noël t’apporte ?
-          Un gros tracteur (du genre celui-ci …)

-          Mais tu sais mon Doux, tu as déjà beaucoup de tracteurs, qu’est-ce que Papa Noël pourrait t’apporter d’autre ?

-          L’hôpital de playmobils et le bateau pirate (on lui a déjà offert la grande maison pour son anniversaire il y a un mois, « trop de playmobils, tue le playmobil", et vu la petite taille de sa chambre…)

Acte 3 Avec Monsieur Doux (au volant)

-          Qu’est ce que Papa Noël pourrait apporter à Grand Doux ?
-          Un siège auto, il a besoin d’un nouveau siège auto (papa toujours pratique)
-          NOOON, je veux pas un siège auto, OUIINNN !!!  (hurlements provenant de l’arrière de la voiture).

C’est donc à moi qu’incombe de prendre les rennes (euh non les rênes) de l’opération Papa Noël. J’ai  donc emmené le Grand faire le tour des magasins afin qu’il prépare une petite liste.  Et voilà ce qui en ressort :

- un circuit de train en bois type Brio, que Grand adore.
- Une guitare. Là, je suis un peu réservée : étant moi-même guitariste (beaucoup moins depuis que j’ai mes Doux), pas question d’acheter un jouet qu’on ne pourra même pas accorder car Grand Doux réclame de jouer de la guitare depuis qu’il sait parler. En même temps, 3 ans est vraiment un âge plus que limite pour commencer un instrument, même (surtout ?) avec sa maman comme professeur. Ce cadeau n'est-il pas prématuré ?
-Des puzzles sur le thème de la ferme
-Des jeux de sociétés type loto ou jeu du verger, des petits jeux éducatifs (vus à l’école apparemment…), des lettres magnétiques.
- Des petites choses sur le thème des Barbapapas
- Les inévitables tracteurs, remorques et moissonneuses…

La question est plus difficile pour le Minidoux. S’il pouvait dresser sa liste, il y mettrait sans doute de vieilles pailles en plastiques, de l’eau, des biscuits très sucrés, des sachets de tisane d'allaitement (une grande passion, Monsieur apprécie l'odeur du fenouilmais pas forcément de jouets, pour lesquels il n’éprouve guère d’intérêt. On lui a donc quand même choisi un chariot de marche comme celui-ci :
chariot brio
Ainsi qu’un tout petit porteur, qui servira plus dans quelques mois : Minidoux aime bien celui de son frère et éclate de rire en sautillant sur ses fesses quand on le pose dessus
porteur pukylino

 
Finalement, je me rends compte que préparer ces petites listes prend pas mal de temps et d’énergie.  C’est mettre un peu trop de planification et de calcul dans la magie de Noël. En même temps, ces cadeaux pour les Doux sont une sacrée dépense et on tente (avec un succès mitigé) de faire en sorte que les enfants reçoivent peu de cadeaux durant l’année. L’an dernier, nous avions choisi pour Grand Doux des Duplos avec lesquels il a du jouer des centaines d’heures. Inversement, certains cadeaux n’ont parfois pas de succès. Autant tenter de ne pas tomber à côté…

vendredi 18 novembre 2011

Vendredis intellos : musique et jeunes enfants


Parmi les choses que je partage avec mes Doux, l’amour de la musique occupe une grande place. A trois ans, Grand Doux connait une bonne dizaine de chansons et peut passer de grands moments à écouter ses disques. Hier, Minidoux (8 mois) m’a stupéfié en tapant de sa petite main potelée le rythme exact que j’étais en train de jouer au violon. Nous écoutons aussi ensemble beaucoup de disques et même des émissions de France Musique. Je ne souhaite pas forcément qu'ils deviennent de très bon instrumentistes, mais juste qu'ils soient sensibles à cet art et en connaissent quelques bases. Avec le plaisir de la lecture, la musique est pour moi une chose primordiale à leur transmettre.
Il y a donc longtemps que je voulais vous parler de ce qu’apporte la musique à de jeunes enfants. Pour avoir un éclairage avisé, j’ai trouvé en bibliothèque l’ouvrage de Mme Grosléziat Les bébés et la musique (paru dans la collection Mille et un bébés). Musicienne et pédagogue, Chantal Grosléziat intervient en crèches et garderies et a participé au développement de nombreuses associations d'éveil musical et notamment  Enfance et musique. Dans Les bébés et la musique, elle décrit les capacités musicales des moins de trois ans pour aider les adultes à accompagner leur découverte de la musique, mais aussi du langage. Sous des apparences parfois austères, son propos n’est pas de formater de petits virtuoses, mais d’accompagner les premières expériences sonores des bébés, notamment à travers la voix.
En effet, dès la fin de la grossesse, le bébé a des capacités importantes de perception et decompréhension des phénomènes sonores. L’enfant in utero évolue dans un bain sonore où figurent en bonnes places le rythme des battements cardiaques de la mère et de la circulation sanguine.
On sait qu’une musique ou une histoire entendue régulièrement dans les dernières semaines de gestation est reconnue par le nouveau-né. Mme Grosléziat mentionne une belle tradition gitane qui consiste pour le père à jouer de la musique pour l’enfant in utero. Après la naissance, ce père parviendra à calmer et endormir l’enfant en lui rejouant ces mêmes airs.
Rapidement au cours de sa première année, le bébé devient capable de prouesses vocales que les adultes seraient bien en peine d’imiter: imitation parfaite des bruits de la vie quotidienne avec le bon timbre et la juste hauteur, vrombissements, bruits de sirènes… Les jeunes enfants peuvent chanter juste la tierce ou la quinte d’un son (mes Doux sont virtuoses pour pleurer ensemble de cette façon, mais j’avoue que je me passerai bien de ce genre de concert…). C’est pourtant une compétence que des personnes plus âgées devront souvent acquérir moyennant plusieurs années de solfège. Malheureusement, les adultes ne sont pas forcément attentifs à l’exploration vocale entreprise par le nourrisson, confondant ses efforts avec de simples bruits…
Pourtant l’adulte a un rôle essentiel à jouer : les compétences musicales ne peuvent se développer que grâce à l'interaction. C’est pourquoi les mères reprennent instinctivement les gazouillis de leur bébé, en les répétant et les enrichissant, ce qui ne manque pas de provoquer l’amusement et la joie du petit qui se sent alors reconnu comme une personne. Développement de la personnalité, apprentissages de la musique et du langage empruntent en fait les mêmes canaux.
Pour autant, Mme Grosléziat ne promeut pas l'interventionnisme systématique des parents désireux « d’éveiller » leur progéniture. Elle constate que le petit enfant d’aujourd’hui est très sollicité : « En plus de lui apprendre, de l’éduquer, on l’éveille. Jusqu’où, comment l’éveille t-on ? Ces questions demandent prudence et réflexion, pour que derrière les intentions louables d’un développement harmonieux des compétences, l’éveil ne devienne harcèlement, envahissement, voire conditionnement de l’enfant dès le berceau». J’ai particulièrement apprécié cette réflexion : on a naturellement beaucoup d’ambitions pour nos enfants, mais il est difficile de trouver l’équilibre entre stimulations et respect de leur développement et de leur personne. Les idées de Montessori nous donnent des pistes de réponses : fournir un environnement riche aux enfants, sans rien imposer afin que les enfants puissent prendre eux-mêmes ce dont ils ont besoin pour grandir.
Ce qui est particulièrement remarquable avec la musique, c’est que l’enfant produira rarement des sons à la demande de l’adulte. Les bébés et les jeunes enfants aiment chanter dans le calme, lorsqu’on ne fait pas attention à eux. Aux adultes, grâce à la finesse de leur écoute, de doser leur intervention, voire de ne pas intervenir…
On se rend compte que, pour les bébés, apprentissage musical et apprentissage du langage sont étroitement liés. Quand la personne qui s’occupe du bébé gazouille et vocalise avec lui, le bébé développe sa sensibilité musicale mais aussi ses capacités langagières. La musique offre un pont entre la parole et l’enfant : ce dernier saura chanter la mélodie d’une chanson avant les paroles (je me souviens que grand Doux vers 18, 19 mois nous a chanté parfaitement pendant des semaines la mélodie d’Au clair de la Lune, avant d’y rajouter quelques bribes de paroles).

Néanmoins, je trouve qu’il serait dommage de réduire la musique à une technique pour apprendre à parler. La musique est un art impalpable qui pourtant, par les vibrations qu’elle transmet, met en jeu tout le corps. En particulier, les enfants adorent être pris sur les genoux pour entendre des comptines comme « Bateau sur l’eau » qui associe chant, balancements, et frisson final de la chute. Les enfants nous réclament souvent cette chansonnette et c’est à chaque fois un plaisir que nous partageons ensemble (bon, un peu moins à la cinquantième demande pour être honnête). De même, chanter une berceuse à un bébé lui procure une expérience incomparable qu’il tente parfois de reproduire en chantonnant seul dans son berceau (Mme Grosléziat qualifie la berceuse de véritable enveloppe sonore).
Ecouter une musique ou une chanson connue permet également d’anticiper les différents moments et ainsi de construire la notion de temps. Pour nous faire toucher du doigt ce rapport subtil, Mme Grosléziat cite Pascal Quignard « L’enfant […] ne sait pas endurer le délai. Telle est aussi une part de l’objet de la musique : endurer le délai. Construire du temps à peu près non frustrant, éprouver la consistance du temps et peu à peu lui infiltrer de l’avant et de l’après, du retour et du à venir […] tenir les rênes de la frustration, maîtriser la carence immédiate, jouer avec l’impatience. »(P. Quignard, La leçon de musique p.57). La comptine, la berceuse, les improvisations de l’enfant peuvent même devenir une sorte de doudou permettant d’endurer l’absence et de se rassurer.
J’aime bien aussi l’idée de transmettre un patrimoine de musiques et de petites chansons, comme un lien entre les générations.
Enfin, se mettre à l’écoute des productions sonores des jeunes enfants peut également nous permettre de développer notre propre sensibilité musicale, et de profiter d’un enrichissement mutuel.

Pour autant, pour donner transmettre le goût de la musique, l’adulte n’a pas besoin d’être musicien ni même de chanter très juste.  Le plus important est que l’adulte ait envie de partager quelque chose. Les bébés n’ont que faire de la virtuosité technique, mais sauront saisir « le véritable message, l’histoire d’amour entre l’interprète et sa chanson parce qu’elle est sa chanson à ce moment  là, offerte à l’enfant qui est là ». Nul besoin non plus d’instruments de musique : les bébés sont sensibles aux sons et ont beaucoup de plaisir à faire leurs propres créations avec des objets de tous les jours, en tapant, frottant, grattant, pour peu qu’on les y encourage. Je me souviens que Grand doux, vers 9-10 mois adorait chantonner la tête dans un grand seau et taper sur mes casseroles. Pour l'instant, Minidoux préfère s'exprimer en sautillant et en tapant des mains en écoutant de la musique, la preuve que chaque enfant a une façon de réagir différente...
 
Et chez vous, quelle place a la musique dans vos rapports avec vos enfants ? La pratiquez-vous ensemble ? 

Vous trouverez aussi pleins d'articles passionnants sur le blog collectif des Vendredis intellos :

mardi 15 novembre 2011

On a testé le Disney club du livre

Difficile d’échapper au Disney Club du livre ; toute nullipare se verra remettre, dès les premiers examens sanguins, une boîte de publicités « cadeau » contenant des offres pour du matériel soi-disant indispensable au futur bébé, dont les fameux 6 livres gratuits "offerts" par Hachette.  Recevoir un tel cadeau constitue certes une offre alléchante, mais j’ai vite jugé les histoires du Roi Lion et autres dalmatiens n’allaient pas captiver mon futur nouveau-né avant quelques temps… 
Evidemment, j’ai de nouveau reçu la fameuse boîte lors de ma deuxième grossesse, et, mon ex nouveau-né s’étant transformé en bambin bibliophage, je me suis alors laissée tenter par l’offre des éditions Hachette.

Même si je trouve parfois l’univers Disney franchement nunuche, beaucoup d’histoires sont quand même des classiques que j’ai appréciés dans ma propre enfance. Quelques jours plus tard, nous avons reçu un colis avec une horloge « Roi Lion » (dont on se serait bien passés), les livres promis ainsi que deux autres. Nous étions libres soit de retourner ces deux derniers livres (hum, hum bonjour l’expédition à la Poste avec les Doux pour renvoyer deux malheureux livres), soit de les acheter pour 12,90€.

Dès lors, à moins d’interrompre l’abonnement par lettre ou internet,  les éditions Hachette nous ont envoyé 2 livres par mois pour 10€ mensuels (plus 2,90€ de frais de port). En faisant une petite recherche sur les forums, j’ai lu que des personnes avaient eu des difficultés à résilier leur abonnement. Personnellement, je n’ai eu aucun souci pour résilier mon contrat via le net le mois dernier.  A noter quand même qu’on peut aussi trouver les livres de la collection sur le Bon coin sans se ruiner…

Que penser de cette collection ? Tout d’abord, bien qu’elle soit proposée dans les boîtes maternité, cette offre ne concerne pas du tout les tout-petits mais les bambins à partir de trois ans. Les plus grands (7-9ans) auront sans doute plaisir à les lire tout seuls. Les livres  de format 24x16, 5 cm, ont une quarantaine de pages à la couverture cartonnée. Ils sont d’une assez bonne qualité mais ne résisteront pas au traitement infligé par un enfant plus jeune. En bonus, ils sont imprimés sur du papier recyclé ou issus de forêts « qui adoptent un système d’aménagement durable » (?).


Concernant le fond, nous trouvons ces livres agréables, mais, disons le tout net, pas franchement intellectuels (bon, pas de surprise, on ne va pas chez Disney pour muscler ses neurones, …).
Les titres et les illustrations reprennent fidèlement l’intrigue des films Disney. Parfois, les dessins sont quand même moins beaux que ceux des longs-métrages (Nemo est le pire). Les textes, relativement longs, sont le plus souvent écrits au présent. Le style est correct, mais sans plus. Il n’est pas ici question de littérature, mais essentiellement du plaisir de retrouver ses héros favoris. Pour l’éditeur, il est clair qu’il s’agit avant tout d’exploiter une licence et non de fournir un produit très culturel.
 Beaucoup d'illustrations, mais pas toujours faciles d'accès pour des troizans



J’apprécie tout de même qu’il y ait un panachage de titres « orientés » filles/garçons, car cela permet également de faire découvrir au Grand Doux des contes classiques comme la Belle et la bête avec un texte accessible et très illustré (et franchement, ça nous change des sempiternelles histoires de tracteurs).  Grand Doux aime beaucoup feuilleter ses livres, même si  Cars et Winnie l’Ourson demeurent largement favoris.
 Le livre mis à rude épreuve pendant les vacances d'été






Cette collection a aussi l’intérêt de faire découvrir l’intrigue à un jeune enfant préalablement au visionnage d’un dessin animé. On peut également se servir des illustrations comme support pour faire raconter à l’enfant l’histoire du dessin animé (et hop, un petit moment de langage sans prise de tête). Malheureusement, nous avons reçu aussi des livres tirées de suite de dessins animés, vraiment pas intéressants.

En résumé, ces petits livres ne sont pas des indispensables de la littérature de jeunesse (loin de là) mais une collection de rapport qualité/prix correct, indémodable, avec laquelle un enfant fan de Disney risque de se faire plaisir longtemps.  Dès le départ, je ne souhaitais pas prendre la collection complète (il y a paraît il une centaine de titre !!), mais nous avons apprécié d’être abonnés quelques mois.


Pour information, nous avons reçu (en ordre approximatif) : Winnie l’Ourson et l’arbre à miel, Cars, Le roi Lion, Les 101 Dalmatiens, Nemo, Bambi, Raiponce, Cendrillon, Cars 2, Dumbo, Le spectacle de Winnie L’ourson, La Belle et la bête, Monstres et compagnie, Blanche neige et les 7 nains, L’anniversaire de Winnie l’Ourson.

Et vous autres parents, resistez-vous aux sirènes des boîtes de naissance ?  Avez-vous abonné vos enfants à de tels livres ou magazines ?

mardi 8 novembre 2011

Une semaine douce amère

La semaine dernière, ma tante a emmené Grand Doux ravi visiter Paris. M. Doux et moi  sommes restés trois jours avec juste le petit. Quel calme (avant la tempête…) à la maison. Comme Minidoux mangeouille quelques purées et compotes plus qu’il ne fait de vrais repas, j’ai eu l’impression d’être en vacances : plus besoin de préparer des repas variés/équilibrés/ servis à heure fixe… Trêve également de réveil à 7h du matin, Minidoux étant lève-tard (enfin, si on considère que 8h est une heure tardive).

Mais le répit a été de courte durée. Jeudi après-midi, avant de prendre le train pour récupérer le Grand, Minidoux déclare une légère fièvre. Malheureusement, cette maudite dernière a duré les trois jours de notre séjour parisien. Le Minidoux habituellement souriant et casse-cou s’étant métamorphosé en bouillote hurlante (39,8 quand même), il a fallu porter et consoler, provoquant la grande jalousie de l’aîné… Festival de grosses colères et de Duplos jetés par terre. Fête des nuits pourries et ballet des pipettes Advil et Doliprane. Mon violon que j’avais apporté est resté dans sa boîte et nous avons annulé la découverte de la Tour Eiffel promise à Grand Doux. Heureusement, nous avons profité d’une petite visite au musée du quai Branly, et surtout de notre famille que nous ne voyons que quelques fois par an.
Grosse colère, tout comme à la maison

Lundi, Grand doux a repris le chemin de l’école. Il est content de revoir ses copains, mais sa colère envers son frère n’est pas encore apaisée, loin de là. Comment faire pour qu’il puisse mieux gérer ses sentiments négatifs ? Je m'avoue un peu démunie.
Minidoux est guéri, mais demeure un peu grognon.  Je ne serai pas surprise de voir pointer bientôt sa première quenotte. En attendant, Monsieur maîtrise désormais la marche à quatre pattes et se déplace de plus en plus vite. Aujourd’hui, bébé a eu l’occasion de goûter sa première viande, un petit morceau de filet de bœuf avec lequel Grand Doux et moi nous sommes régalés. Minidoux, lui, n’a pas été vraiment convaincu, préférant m’arracher l’assiette des mains pour y patouiller à sa guise…

 Avant, jolie Mini-assiette

 Après, grosse séance patouille

Hier, profitant du « duo gagnant »  école/garderie (bénies soient ces deux admirables institutions), j’ai pu aller à mon cours de violon et travailler 1h30 (Youhou!). Malgré une petite carence de sommeil, j’ai aussi attaqué la lecture des Royaumes oubliés de R.A. Salvatore, et suis tombée sous le charme de Drizzt l’Elfe Noir. J’adore les sagas de fantasy (je vous en parlerai plus à l’occasion) et j’ai vu que celle-ci comporte une vingtaine de volumes. De bonnes heures de lecture et de détente en perspective.
Voilà notre petite semaine, ses petites joies et ses galères... Promis, je vous prépare un billet plus construit dès que j'en aurai le temps et l'humeur.

mardi 1 novembre 2011

Minidoux casse-cou, Minidoux casqué

 
Je vous ai déjà raconté que Minidoux considère qu’un bébé respectable de 7 mois se doit d’être debout toute la journée ou presque. Notre petit costaud se hisse à la force des bras et s’accroche à tout ce qu’il trouve : la table basse, les chaises, les barreaux de son parc, ou encore les jambes de toute personne passant à sa portée. Ce téméraire essaye même d’esquisser quelques pas, une main sur la table basse, l’autre sur le canapé, ou encore en poussant un petit tabouret.

Ses exploits ne s’arrêtent pas là : Minidoux a aussi tenté l’ascension de la table de la salle à manger, via le transat et la chaise…  Il se verrait bien essayer le plongeon de la baignoire bébé vers la cabine de douche et autres glissades de poussettes, mais ses parents le surveillent trop étroitement pour ça.
Dans la maison, nous avons retiré tout ce qui me semblait dangereux pour que les deux enfants puissent se déplacer et jouer à leur aise. Le problème, c’est qu’à 7 mois, l’équilibre et la prudence sont encore loin d’être acquis… Minidoux prend depuis quelques temps une dose respectable de gamelles, heureusement sans gravité.  Je suis de nature plutôt cool, mais j’ai de plus en plus peur de ses chutes car nous avons du carrelage à la maison. Samedi, M. Doux et moi avons entendu le boum écœurant résultant de la rencontre entre une tête de bébé et le carrelage… Des pleurs, mais plus de peur que de mal, heureusement.

A la suite de ça, j’ai prié M. Doux de me déposer devant le magasin de puériculture le plus proche et ai investi dans un bonnet antichoc pour bébé. Pourtant c’est le genre d’articles de puériculture que je trouve en principe totalement inutile. D’une part, dans les limites du raisonnable, il faut que les enfants fassent leurs expériences sans être surprotégés, et d’autre part, ce type d’objet peut donner une impression de fausse sécurité. Mais maintenant que mon premier bébé, calme et posé, a fait place à son cadet tonique et casse-cou, mon angoisse de mère a finalement pris le dessus.

Pour les autres mamans stressées, il s’agit du modèle No shock OK baby distribué par Babysun. Je l’ai préféré au casque Chicco, bien moins cher mais qui me semblait aussi bien trop lourd.
C’est plus un petit bonnet en mousse très léger (48g), qu’un véritable casque. Minidoux accepte pour l’instant volontiers de le porter. Ce bonnet No shock est censé protéger les zones sensibles de la tête (une petite visière protège aussi le nez) et il est facilement réglable en taille par un système de scratch. Nous avons trouvé un joli modèle à imprimé carreaux. On peut en prime le laver à la main : même si ce bonnet est léger, bébé transpire un peu à l’intérieur. Par contre, son prix de 42€ en magasin, un peu moins cher sur la toile, est vraiment exagéré (profiter du stress parental, c’est pas bien…).
bébé avec casque no shock ok baby
L'équilibriste de la table basse

Même si la surveillance demeure indispensable, je pense que Minidoux s’évitera quelques bleus lors de ses séances de sport. Je n’arrive pas toujours à tendre la main assez vite pour rattraper ma prunelle lorsqu’elle lâche ses appuis pour se déplacer en cabotant de meuble en meuble. De plus, Minidoux adore jouer avec son grand frère vénéré, mais on ne peut pas dire que ce dernier soit toujours très tendre : un coup de tracteur/tractopelle en pleine tête n’est jamais exclu. Bien que je sache que ce n’est pas une garantie anti-accidents, je suis quand même un peu rassurée de voir Mini porter son petit casque. Je pense ranger l’accessoire dès lors qu’il aura acquis un peu plus de coordination et de maturité, car 7 mois, c’est bien petit pour jouer les cascadeurs...

Et vous, êtes vous également propriétaires de petits bouge-bouge ? Avez-vous investi dans ce genre d’accessoires ?

vendredi 28 octobre 2011

Vendredis intellos : La télévision, une ennemie au coeur de nos foyers ?

 Image de couverture du livre TV lobotomie

La télé, je l’ai beaucoup regardé dans mon enfance, étant de la génération Casimir/Goldorak. Devenue adulte, je n’aime pas la téléréalité ni les séries violentes et allume donc le poste de plus en plus rarement. Avec mon Grand doux, je suis aussi très méfiante envers les écrans car j’ai remarqué que si mon garçon adore regarder les dessins animés, c’est au prix d’un grand énervement une fois le programme terminé. A la fin de ma grossesse, lors de ma période « baleine échouée », on a un peu abusé des DVD pour le Grand Doux. Mais j’ai vite constaté que lorsqu’on éteignait la télé, Grand Doux piquait des colères terribles, alors qu’il est assez tranquille par ailleurs. En outre, il eut vite pigé le principe « lever matinal= dessin animé » et se levait de plus en plus tôt en réclamant « Un petit T’choupi » dès 6h30. J’ai donc expliqué au Grand Doux que s’il se mettait dans un état pareil, la télévision resterait bien plus souvent éteinte.

La bibliothèque près de chez moi organise, en partenariat avec une université grenobloise, des conférences de psychologie pour le grand public. Le titre de la conférence de samedi dernier « L’enfant et la télévision» m’a particulièrement intéressé (et m’a fourni un prétexte pour une pause de deux heures sans mes Doux). Je connaissais déjà les écrits du psychanalyste Serge Tisseron qui s’était insurgé contre la création de chaines destinées aux bébés et déconseillait la télévision pour les moins de trois ans et je souhaitais par curiosité avoir un éclairage supplémentaire.

J’ai donc assisté samedi dernier à l’intervention de M. Michel Desmurget, directeur de recherches à l’INSERM et auteur de TV Lobotomie . Comme j’ai trouvé cette conférence captivante, je vous en fournis un petit compte-rendu.

La consommation de télévision n’a jamais été aussi importante (3h45 par jour en moyenne dans chaque foyer, visionnage par internet compris). Les écrans envahissent tous les espaces, des salles d’attentes aux restaurants, en passant par les coins jeux des magasins (ce qui d’ailleurs a le don de m’énerver....). M. Desmurget, interpellé par le comportement de ses propres enfants confrontés à la télévision, a compilé de nombreuses études démontrant sa nocivité. Ses conclusions sont effarantes. Selon lui, la limite de « pas de télé avant trois ans » préconisée par le CSA est bien trop laxiste car la télévision détruit l’humanité des personnes. Regarder la télévision ronge à la fois la santé, les capacités cognitives et la sociabilité. Tout ceci est particulièrement vrai lorsque les téléspectateurs sont des enfants en plein développement.

Sur le plan de la santé, M. Desmurget rappelle des choses déjà connues. Regarder la télévision a pour corollaire la sédentarité, et tous les dangers que celle-ci fait subir à notre santé.
La télévision présentant également des héroïnes au corps filiforme, les adolescentes sont poussées à se mettre au régime, au risque parfois de l’anorexie.

Plus intéressant, malgré l’interdiction de la publicité pour le tabac, la télévision expose les enfants à de très nombreuses scènes tabagiques. Les films montrent de jeunes et séduisants héros tirant voluptueusement sur une cigarette. Le cerveau enregistre, inconsciemment, le lien entre glamour et tabagisme. Ainsi, des études ont montré un lien très fort entre exposition télévisuelle durant l’enfance et consommation de tabac.

La cognition : l’auteur s’est étendu sur les ravages de la télévision sur les capacités cognitives. Ce point m’a beaucoup intéressé et donné à réfléchir. Je me souvenais avoir lu dans le petit ouvrage de M. Tisseron que la télévision nuisait au jeu des enfants : lorsque la télé est allumée les enfants jouent moins longtemps, et leurs jeux sont de moins bonne qualité. En outre, un bébé construit sa personnalité dans l’interaction avec l’entourage, ce que la télé ne peut pas remplacer…

Mais les conclusions de M. Desmurget sont également bien inquiétantes. Il mentionne un très grand nombre de publications qui démontrent un lien entre télévision et échec scolaire. Notamment, une étude à long terme (suivi de 20 ans) a mis en relief que les enfants regardant la télé une heure par jour à l’école primaire ont 43 % de risques de sortir de l’école sans diplôme. De même, dans les années 70, lorsque la première génération d’enfants exposés à la télévision est entrée dans l’enseignement supérieur, on a constaté une baisse des scores SAT (examen d’entrée commun aux universités américaines) d’environ 10% en langage. M. Desmurget cite aussi un pédiatre allemand, M. Winterstein lequel a constaté que les enfants gros consommateur de TV dessinent des bonhommes de façon bien moins détaillée que leur petits camarades non téléphages. Ce médecin en déduit un appauvrissement de la créativité (personnellement, je regarderai aussi du côté de la construction du schéma corporel, mais cela n’a pas été mentionné).




               image extraite de l'étude et reproduite sur le web

Evidemment, M. Desmurget expose des statistiques et ce qui est vrai au niveau statistique ne l’est pas forcément au niveau individuel (certains vont forcément penser « oui mais moi, FlolaSouricette, j’ai regardé la télé et je suis agrégée »)…

Il faut également mettre en garde contre les programmes éducatifs visant à développer le vocabulaire (type Baby Einstein), mais qui, en prenant la place d’une véritable interaction parents/enfants, nuisent notablement à l’apprentissage du lexique.

La télévision aggrave la dette de sommeil des enfants (et des adultes), gène l’endormissement et perturbe la qualité du sommeil. La journée d’école apparaîtra bien longue à l’écolier mal reposé… Dans la même veine, la télé épuise l’attention. M. Desmurget rappelle qu’une heure de télé par jour à 3 ans multiplie par deux les problèmes d’attention à 8 ans…L’écran relance sans cesse l’attention, mais cette attention est stimulée de l’extérieur. Ce point m’a parlé, car en tant qu’enseignante, je constate souvent les difficultés de concentration des élèves, en particulier en grand groupe. En effet, les savoirs « scolaires », et en particulier la lecture sont des savoirs exigeants qu’il faut aller chercher avec sa propre volonté…

Peut-être que certaines difficultés d’apprentissage dont nous ne comprenons pas bien les causes sont donc provoquées, ou du moins amplifiées par l’exposition à la télévision. Il serait bien utile d’alerter les parents d’élèves, sur l’existence de telles études (au lieu de les bassiner sans cesse sur la « nécessaire autorité »), afin qu’ils soient vigilants sur la quantité de télévision ingérée par leur enfant.

Mais surtout, le temps passé devant la télé est un temps qu’on ne passe pas à faire autre chose : cuisiner, dessiner, faire de la musique, rêver… Or, les enfants développent leurs capacités en utilisant leur corps, en « mettant la main à pâte» (il y a dans l’Enfant de Maria Montessori de biens beaux passages sur le rôle de la main dont Homesweetmôme parle ici). J’ai tendance à penser qu’un enfant qui aura pu bouger et faire ses propres expériences, fut-ce au prix d’un désordre certain pour ses géniteurs, sera mieux armé que celui qui reste passif devant un écran. Enfin, les enfants scolarisés, qui ont souvent une ou deux activités extrascolaires, ont bien déjà peu de temps pour jouer librement sans que les écrans en grignotent une partie.
Les conséquences sur la sociabilité : La télévision modifie nos réactions face à la violence. Pour M. Desmurget, la violence les programmes préparerait le cerveau par le biais du stress à recevoir les messages publicitaires (cela rejoint l’expression du « temps de cerveau disponible » qui a choqué tout le monde mais qui reflète les réalités du «neuromarketing»). Or, voir des images violentes rend violent car l’homme, comme tout animal, adapte sa réaction à l’environnement.
En outre, le phénomène d’habituation fait que le cerveau réagit davantage aux choses nouvelles. Celui qui voit beaucoup de programmes violents réagit moins à la violence tout comme celui qui sent un parfum en entrant dans une pièce ne le sentira plus du tout après y avoir passé quelques minutes. Ainsi des enfants ayant regardé des films violents ne seront plus choqués par le comportement agressif de leurs camarades de récréation et iront moins facilement prévenir des adultes. La violence, loin de produire un hypothétique effet de catharsis, est alors banalisée.
M.Desmurget déconseille en conclusion quasiment tout visionnage télévisuel, et préconise de l’interdire avant 6 ans et de le limiter sévèrement après. Selon lui, même les émissions éducatives ou les documentaires n’ont pas de réel intérêt (par exemple, il considère qu’une émission comme « C’est pas sorcier» donne une image de la science axée sur le spectaculaire en masquant les aspects bien plus ingrats du travail de recherche…).

Je trouve ce point de vue très radical. Même si on est convaincu des effets négatifs des écrans, il est difficile d’imposer d’autorité une interdiction totale. Les enfants ressentent la pression sociale en faveur de la télévision…Là encore, il est utile d’écouter ses enfants pour parvenir à une solution acceptable par tous (mais je reconnais que je suis assez autoritaire sur ce sujet…). A la maison, les émissions de télévision sont interdites mais Grand Doux a le droit de regarder des DVD de dessins animés et des petites vidéos une ou deux fois par semaine. Le gamin adore ses T’choupi et voue un culte aux Barbapapas, ses parents lessivés bénéficient alors d’un petit moment de calme (outil à manier avec précaution chez nous, en considérant le risque de crise ensuite...). En outre, je me sers parfois de petits reportages trouvés en VOD pour lui expliquer des choses quand je n’ai pas de livres sous la main (dernièrement, s’interrogeant sur la tour Eiffel, il a regardé un petit morceau d’émission avec son père et nous a même réexpliqué quelques points).
Le reste du temps, Grand doux joue librement (et bruyamment) dans l’appartement. Il s’y ennuie aussi, indéniablement. Mais à l’époque où nous sommes sans cesse sollicités et débordés, l’ennui est une denrée rare qui contribue sans doute à développer la personnalité et l’imagination. Ne laissons pas la télévision leur voler ces moments.

N'oubliez pas de faire un tour sur le blog collectif des vendredis intellos, où les mamans blogueuses vous parleront de plein de choses passionnantes.

lundi 24 octobre 2011

Troizans

Il y a trois ans aujourd’hui à 19h02 exactement, je devenais toute jeune maman du Grand Doux. Avec six jours de retard sur le terme prévu, le bout de choux, pas trop pressé, débarquait enfin parmi nous.

Deux heures plus tard, M. Doux et moi rentrions dans la chambre de la maternité avec ce bébé inconnu mais si éveillé et attentif, à qui nous racontions déjà ses premières histoires.

Il y a trois ans, je ne savais pas changer des couches et étais bien hésitante pour donner ses premières tétées à mon fils, n’ayant jamais vu de femme allaiter. Il faut bien dire que nous étions un peu paumés à la maternité, et on avait oublié de nous dire que les bébés des livres n’ont pas grand choses à voir avec les vrais.


Le bébé a grandi.  Il a sourit, joué, marché à quatre puis à deux pattes. Ses parents ont appris. A la crèche, Grand Doux s’est fait ses premiers copains. Il a bien vite su parler et s’est passionné pour les livres et les tracteurs. Tout son entourage a apprécié son intelligence et sa drôlerie.

Trois ans de soins, de bisous, de rires et d’amour. C’est beaucoup et c’est si peu.

Aujourd’hui, il n’y a plus de bébé mais un bien joli petit garçon qui nage, court et chante. Un garçonnet qui va à l’école, nous bombarde de questions, et raconte plein de choses rigolotes. Même si c’est une sacrée tête de mule aussi, ce petit bonhomme plein de vie ne cesse guère de nous émerveiller.

Joyeux anniversaire mon Doudou. Profite bien de tes troizans !!