vendredi 28 octobre 2011

Vendredis intellos : La télévision, une ennemie au coeur de nos foyers ?

 Image de couverture du livre TV lobotomie

La télé, je l’ai beaucoup regardé dans mon enfance, étant de la génération Casimir/Goldorak. Devenue adulte, je n’aime pas la téléréalité ni les séries violentes et allume donc le poste de plus en plus rarement. Avec mon Grand doux, je suis aussi très méfiante envers les écrans car j’ai remarqué que si mon garçon adore regarder les dessins animés, c’est au prix d’un grand énervement une fois le programme terminé. A la fin de ma grossesse, lors de ma période « baleine échouée », on a un peu abusé des DVD pour le Grand Doux. Mais j’ai vite constaté que lorsqu’on éteignait la télé, Grand Doux piquait des colères terribles, alors qu’il est assez tranquille par ailleurs. En outre, il eut vite pigé le principe « lever matinal= dessin animé » et se levait de plus en plus tôt en réclamant « Un petit T’choupi » dès 6h30. J’ai donc expliqué au Grand Doux que s’il se mettait dans un état pareil, la télévision resterait bien plus souvent éteinte.

La bibliothèque près de chez moi organise, en partenariat avec une université grenobloise, des conférences de psychologie pour le grand public. Le titre de la conférence de samedi dernier « L’enfant et la télévision» m’a particulièrement intéressé (et m’a fourni un prétexte pour une pause de deux heures sans mes Doux). Je connaissais déjà les écrits du psychanalyste Serge Tisseron qui s’était insurgé contre la création de chaines destinées aux bébés et déconseillait la télévision pour les moins de trois ans et je souhaitais par curiosité avoir un éclairage supplémentaire.

J’ai donc assisté samedi dernier à l’intervention de M. Michel Desmurget, directeur de recherches à l’INSERM et auteur de TV Lobotomie . Comme j’ai trouvé cette conférence captivante, je vous en fournis un petit compte-rendu.

La consommation de télévision n’a jamais été aussi importante (3h45 par jour en moyenne dans chaque foyer, visionnage par internet compris). Les écrans envahissent tous les espaces, des salles d’attentes aux restaurants, en passant par les coins jeux des magasins (ce qui d’ailleurs a le don de m’énerver....). M. Desmurget, interpellé par le comportement de ses propres enfants confrontés à la télévision, a compilé de nombreuses études démontrant sa nocivité. Ses conclusions sont effarantes. Selon lui, la limite de « pas de télé avant trois ans » préconisée par le CSA est bien trop laxiste car la télévision détruit l’humanité des personnes. Regarder la télévision ronge à la fois la santé, les capacités cognitives et la sociabilité. Tout ceci est particulièrement vrai lorsque les téléspectateurs sont des enfants en plein développement.

Sur le plan de la santé, M. Desmurget rappelle des choses déjà connues. Regarder la télévision a pour corollaire la sédentarité, et tous les dangers que celle-ci fait subir à notre santé.
La télévision présentant également des héroïnes au corps filiforme, les adolescentes sont poussées à se mettre au régime, au risque parfois de l’anorexie.

Plus intéressant, malgré l’interdiction de la publicité pour le tabac, la télévision expose les enfants à de très nombreuses scènes tabagiques. Les films montrent de jeunes et séduisants héros tirant voluptueusement sur une cigarette. Le cerveau enregistre, inconsciemment, le lien entre glamour et tabagisme. Ainsi, des études ont montré un lien très fort entre exposition télévisuelle durant l’enfance et consommation de tabac.

La cognition : l’auteur s’est étendu sur les ravages de la télévision sur les capacités cognitives. Ce point m’a beaucoup intéressé et donné à réfléchir. Je me souvenais avoir lu dans le petit ouvrage de M. Tisseron que la télévision nuisait au jeu des enfants : lorsque la télé est allumée les enfants jouent moins longtemps, et leurs jeux sont de moins bonne qualité. En outre, un bébé construit sa personnalité dans l’interaction avec l’entourage, ce que la télé ne peut pas remplacer…

Mais les conclusions de M. Desmurget sont également bien inquiétantes. Il mentionne un très grand nombre de publications qui démontrent un lien entre télévision et échec scolaire. Notamment, une étude à long terme (suivi de 20 ans) a mis en relief que les enfants regardant la télé une heure par jour à l’école primaire ont 43 % de risques de sortir de l’école sans diplôme. De même, dans les années 70, lorsque la première génération d’enfants exposés à la télévision est entrée dans l’enseignement supérieur, on a constaté une baisse des scores SAT (examen d’entrée commun aux universités américaines) d’environ 10% en langage. M. Desmurget cite aussi un pédiatre allemand, M. Winterstein lequel a constaté que les enfants gros consommateur de TV dessinent des bonhommes de façon bien moins détaillée que leur petits camarades non téléphages. Ce médecin en déduit un appauvrissement de la créativité (personnellement, je regarderai aussi du côté de la construction du schéma corporel, mais cela n’a pas été mentionné).




               image extraite de l'étude et reproduite sur le web

Evidemment, M. Desmurget expose des statistiques et ce qui est vrai au niveau statistique ne l’est pas forcément au niveau individuel (certains vont forcément penser « oui mais moi, FlolaSouricette, j’ai regardé la télé et je suis agrégée »)…

Il faut également mettre en garde contre les programmes éducatifs visant à développer le vocabulaire (type Baby Einstein), mais qui, en prenant la place d’une véritable interaction parents/enfants, nuisent notablement à l’apprentissage du lexique.

La télévision aggrave la dette de sommeil des enfants (et des adultes), gène l’endormissement et perturbe la qualité du sommeil. La journée d’école apparaîtra bien longue à l’écolier mal reposé… Dans la même veine, la télé épuise l’attention. M. Desmurget rappelle qu’une heure de télé par jour à 3 ans multiplie par deux les problèmes d’attention à 8 ans…L’écran relance sans cesse l’attention, mais cette attention est stimulée de l’extérieur. Ce point m’a parlé, car en tant qu’enseignante, je constate souvent les difficultés de concentration des élèves, en particulier en grand groupe. En effet, les savoirs « scolaires », et en particulier la lecture sont des savoirs exigeants qu’il faut aller chercher avec sa propre volonté…

Peut-être que certaines difficultés d’apprentissage dont nous ne comprenons pas bien les causes sont donc provoquées, ou du moins amplifiées par l’exposition à la télévision. Il serait bien utile d’alerter les parents d’élèves, sur l’existence de telles études (au lieu de les bassiner sans cesse sur la « nécessaire autorité »), afin qu’ils soient vigilants sur la quantité de télévision ingérée par leur enfant.

Mais surtout, le temps passé devant la télé est un temps qu’on ne passe pas à faire autre chose : cuisiner, dessiner, faire de la musique, rêver… Or, les enfants développent leurs capacités en utilisant leur corps, en « mettant la main à pâte» (il y a dans l’Enfant de Maria Montessori de biens beaux passages sur le rôle de la main dont Homesweetmôme parle ici). J’ai tendance à penser qu’un enfant qui aura pu bouger et faire ses propres expériences, fut-ce au prix d’un désordre certain pour ses géniteurs, sera mieux armé que celui qui reste passif devant un écran. Enfin, les enfants scolarisés, qui ont souvent une ou deux activités extrascolaires, ont bien déjà peu de temps pour jouer librement sans que les écrans en grignotent une partie.
Les conséquences sur la sociabilité : La télévision modifie nos réactions face à la violence. Pour M. Desmurget, la violence les programmes préparerait le cerveau par le biais du stress à recevoir les messages publicitaires (cela rejoint l’expression du « temps de cerveau disponible » qui a choqué tout le monde mais qui reflète les réalités du «neuromarketing»). Or, voir des images violentes rend violent car l’homme, comme tout animal, adapte sa réaction à l’environnement.
En outre, le phénomène d’habituation fait que le cerveau réagit davantage aux choses nouvelles. Celui qui voit beaucoup de programmes violents réagit moins à la violence tout comme celui qui sent un parfum en entrant dans une pièce ne le sentira plus du tout après y avoir passé quelques minutes. Ainsi des enfants ayant regardé des films violents ne seront plus choqués par le comportement agressif de leurs camarades de récréation et iront moins facilement prévenir des adultes. La violence, loin de produire un hypothétique effet de catharsis, est alors banalisée.
M.Desmurget déconseille en conclusion quasiment tout visionnage télévisuel, et préconise de l’interdire avant 6 ans et de le limiter sévèrement après. Selon lui, même les émissions éducatives ou les documentaires n’ont pas de réel intérêt (par exemple, il considère qu’une émission comme « C’est pas sorcier» donne une image de la science axée sur le spectaculaire en masquant les aspects bien plus ingrats du travail de recherche…).

Je trouve ce point de vue très radical. Même si on est convaincu des effets négatifs des écrans, il est difficile d’imposer d’autorité une interdiction totale. Les enfants ressentent la pression sociale en faveur de la télévision…Là encore, il est utile d’écouter ses enfants pour parvenir à une solution acceptable par tous (mais je reconnais que je suis assez autoritaire sur ce sujet…). A la maison, les émissions de télévision sont interdites mais Grand Doux a le droit de regarder des DVD de dessins animés et des petites vidéos une ou deux fois par semaine. Le gamin adore ses T’choupi et voue un culte aux Barbapapas, ses parents lessivés bénéficient alors d’un petit moment de calme (outil à manier avec précaution chez nous, en considérant le risque de crise ensuite...). En outre, je me sers parfois de petits reportages trouvés en VOD pour lui expliquer des choses quand je n’ai pas de livres sous la main (dernièrement, s’interrogeant sur la tour Eiffel, il a regardé un petit morceau d’émission avec son père et nous a même réexpliqué quelques points).
Le reste du temps, Grand doux joue librement (et bruyamment) dans l’appartement. Il s’y ennuie aussi, indéniablement. Mais à l’époque où nous sommes sans cesse sollicités et débordés, l’ennui est une denrée rare qui contribue sans doute à développer la personnalité et l’imagination. Ne laissons pas la télévision leur voler ces moments.

N'oubliez pas de faire un tour sur le blog collectif des vendredis intellos, où les mamans blogueuses vous parleront de plein de choses passionnantes.

9 commentaires:

  1. Mouais, je ne suis pas vraiment convaincue. Sans doute parce que je suis partiale. J'ai grandi avec la télé, et je ne regardais pas que les dessins animés (je peux te citer toutes les émissions des années 80), pourtant j'étais plus cultivée que mes petits camarade de primaire (merci les documentaires) et surtout...la télé me poussait à lire et découvrir davantage de choses.
    Je pense, qu'au delà du divertissement, on peut tout à fait en faire un vrai outil d'apprentissage (en évitant la télé le matin avant l'école, ça c'est mauvais) et en poussant aussi l'enfant à avoir des activités annexes.
    Je faisais un tas de trucs et pourtant je la regardais facilement 4h par jour.

    Donc tout dépend de ce que l'on en fait, mais la rendre responsable de l'échec scolaire, c'est un peu facile. Ce n'est pas la télé qui empêche un enfant d'avoir de la curiosité intellectuelle ou même de la vie, ça c'est un apprentissage.

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  2. Merci beaucoup de cette contribution, très riche et vraiment très intéressante...
    Personnellement, ce qui me gêne le plus dans la Télévision c'est le fait de subir le contenu... c'est une des raisons pour laquelle nous l'avons supprimée à la maison.. l'alternance de pub, de messages pseudos nutritionnels et de dessins animés stupides m'a fait dire stop..!!
    Après, les affreux regardent pas mal de dessins animés sur Internet mais dont nous sélectionnons beaucoup les contenus, et les publicités sont quasiment inexistantes...Et ils ne m'ont jamais semblé attiré par les dessins animés avant 2 ans et demi /3 ans...
    Enfin, je suis comme toutes les mamans, quand je suis épuisée, quand ils sont malades et plein d'autres situations... ça m'arrange bien de leur mettre un DVD...!!
    Pour ce qui est des corrélations entre "intelligence" et télévision, j'ai bien peur que le biais social soit énorme: ce n'est pas que la télévision inhibe tant que ça les capacités mentales mais bien que dans certains milieux culturellement défavorisés elle est un loisir immédiat, gratuit et souvent omniprésent...Je pense que la télévision peut être, à petite dose et de manière sélective, éducative...
    J'espère que le débat se poursuivra en tout cas!!!

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  3. Merci Dark Gally pour ton commentaire critique. Comme je l'ai dit, les statistiques ne reflètent pas les réalités individuelles et j'ai aussi beaucoup regardé la télé pendant l'enfance... Je pense aussi que toi et moi avons bénéficié d'un certain étayage familial qui n'est pas présent dans tous les foyers. Néanmoins, on ne peut ignorer qu'il existe des dizaines d'études qui montrent sa nocivité. Au boulot, j'ai discuté aussi avec de nombreux maîtres spécialisées eux aussi persuadés des effets négatifs sur les petits dont ils s'occupent. De plus, je dirai comme Madame Déjantée que le contenu de nombreux programmes d'aujourd'hui (langage relâché, publicités vulgaires...) m’incite à dire stop. C'est aussi mon côté vieux jeu peut-être.
    Madame Déjantée, apparemment nous gérons les choses un peu de la même façon dans nos foyers respectifs. Pour la question du biais social, M. Desmurget a mentionné que certaines études prennent en compte les différences sociales et ont montré une baisse de certaines capacités cognitives même pour des enfants de classes favorisés, en particulier pour le langage. Je peux me renseigner davantage en essayant de trouver le bouquin si ça t'intéresse. Ceci dit, c'est évidemment les milieux les moins favorisés qui subissent le plus les effets nocifs de la télé, tout comme ils subissent d'ailleurs le cortège des plaies de la pauvreté...

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  4. C'est un sujet sur lequel je suis très partagée. J'ai moi même été élevée quasi sans télé, enfin on en avait une, mais on ne pouvait quasiment rien regarder, et surtout pas les dessins naimés que les autres enfants de notre âge regardaient.
    Ca n'a pas toujours été très facile à vivre à l'école. En revanche une fois devenue adulte, je vois un peu mieux le bien-fondé de la chose.

    Nous avions la télé jusqu'à ce qu'elle rende l'âme au printemps dernier, et depuis nous ne l'avons pas remplacée car elle ne nous manque pas. Mes filles (enfin surtout l'aînée qui a 3 ans 1/2) ne regardaient que des dessins animés sur DVD, à la base parce que le contenu adapté aux tous petits ne passait pas franchement aux bons horaires. Et puis comme Mme Déjantée l'a souligné, avec les DVD on évite la pub, et on choisi le contenu.
    Après je me dis que ça en tiendra qu'un temps. Pour l'instant elles sont contentes de regarder ce qu'on leur propose, mais un jour ou l'autre le décalage avec ce que les autres enfants regardent apparaitra, et je ne sais pas comment on gèrera (j'ai vraiment bcp de mal avec les héros style tcoupi, petit ours brun, et pire dora et autres oui-oui, donc c'est niet...).
    Sans compter que l'entourage a tendance à créer le besoin, par ex en l'abreuvant d'objets "Princesses" de Disney alors que j'ai choisi exprès de ne pas lui montrer ces dessins animés que je trouve totalement stéréotypés (cf l'intéressante contribution de la semaine à propos de genre et marketing...)

    Bref, c'est pas simple de concilier mon désir de ne lui faire voir que ce qui me parait "de qualité" sans la mettre à part... d'autant que mon compagnon est de son coté un "enfant de la télé" qui n'imagine pas vivre sans

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  5. Arf la télé ... les conséquences sont catastrophiques et en plus je trouve la plupart des programmes inintéressants et très pauvres en apports pour des enfants.

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  6. Merci pour cet article très riche. C'est un point de vue qui a le mérite de faire réfléchir. A chacun de trouver son juste milieu. Tout n'est pas à jeter selon moi à la télé mais le caractère passif qu'elle induit est vraiment le plus gênant selon moi. Je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'elle ne fait pas travailler l'imagination de l'enfant et qu'elle le désocialise.
    Je retiens ton idée des reportages en VOD pour expliquer certaines choses. Et le système des DVD me paraît être un très bon compromis, où les parents peuvent choisir les contenus qui leur paraissent adaptés. Après, j'ai personnellement regardé la télé le matin le week-end, en attendant que mes parents se lèvent et aussi des séries américaines à la c** en rentrant du collège le soir (mais en cachette là par contre !!) et je m'en suis pas trop mal sortie, comme tu le dis. Mais pour cela, le milieu socio-culturel joue certainement beaucoup plus que le nombre d'heures de télé par jour...

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  7. Je suis assez convaincue par la relation échec scolaire / Télé. La télé contrairement à la lecture, aux jeux... ne demande aucun effort même minime, le spectateur est entièrement passif et reçois des informations et des émotions sans qu'il en soit le "producteur", il est juste consommateur. Et c'est assez catastrophique pour le cerveau en construction d'un enfant. Quand on n'a pas l'habitude de bouger ses neurones, faire ses devoirs est un énorme challenge...
    Les enfants qui sont devant la télé plus d'une heure par jour, regardent souvent des émissions qui ne leur sont pas destinées : dîner devant les infos, émissions de divertissements, télé-réalité ... violence,individualisme, sexisme et humour graveleux devient banalité. La télé donne une image du monde déformée et affreuse.
    Bien sûr, je ne défend pas à mes filles de regarder des dessins animés et DVD, ma belle-fille de 12 ans regarde des séries avec moi (je suis une grande fan de séries !)mais on lui interdit d'en regarder certaines (qu'elle a le droit de regarder avec sa mère...) qu'on a jugé trop violente (genre "Medium") ou totalement incompréhensible (Doc House par ex.).
    C'est marrant, ma N°1 devient aussi plus que colérique quand elle a regardé trop longtemps la télé.

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  8. Prune, je comprends bien ton dilemne si tu as souffert d'être privée de télé... Ce n'est qu'en grandissant que tu as compris la motivation de tes parents. Contrairement à toi, j'ai pu me gaver de télé dans mon enfance, mais est-ce que cela m'a aidé à me socialiser, je n'en suis pas sûre... Si le sujet t'intéresse, je me rappelle que M. Desmurget a cité des études qui montraient que les enfants privés de télé ne connaissaient pas plus de problèmes de socialisation à l'école. Je crois que la clé pour trouver un compromis est dans la modération et l'écoute parents/enfants (bon c'est facile à dire, pour l'instant mon fils ne me demande encore pas la télé pour être comme ses copains).
    Mum'zelle, inutile de faire appel à nous pour une association de défense de la télévision, je crois.
    Madame Sioux, je suis bien d'accord avec toi, le système DVD / VOD et pas mal, on est moins passif quand on peut choisir ce que l'on regarde. Je crois aussi que la télévision (avec beaucoup moins de chaînes) de notre époque était moins aggressive et moins déstructurante. Par exemple, une collègue réeducatrice m'a fait remarquer que les émissions pour enfants, pour ne pas que les gamins zappent, coupaient le générique des dessins animés et que, selon elle, les marmots, soumis à un flot incessant d'images, étaient bien incapables de différencier la fin d'une émission et le début d'une autre...

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  9. Sophie, moi aussi, je pense qu'il y a un rapport entre difficultés scolaires et télé. Avec un jeune enfant dont le cerveau est en pleine construction, je trouve qu'il faut être extrémement prudent. Et puis, la télé prend le temps d'autres activités... Rares sont les enfants d'aujourd'hui qui savent faire quelques points de couture ou bricoler... Pourtant ces activités mobilisent des savoirs qui seront bien utiles à l'école. Concernant le fait que la télé rend plus colérique, j'ai lu quelque part (Tisseron, je crois) que l'enfant passif intériorisait ses émotions pendant le visionnage et que celles-ci explosaient après, comme une cocotte-minute soumise à la pression...

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